Il existe peut-être un idéal platonique du pantalon chino idéal : une combinaison de tissu, de coupe et de détails qui incarne l'esprit du vêtement dans sa forme la plus authentique et la plus désirable. Peut-être est-ce dû à leur origine historique : il s'agissait des pantalons militaires de l'armée britannique en Inde au XIXe siècle ; ils avaient une coupe très ample pour s'adapter à la chaleur éprouvante du sous-continent, ils étaient teints de couleur sable pour s'accorder à la nature environnante et leur nom provient du terme urdu khaki, qui signifie « couleur tellurique ».

Mais pour Ralph Lauren, le pantalon chino n'est pas un modèle idéalisé figé dans l'ambre : c'est une toile de fond, maintes fois personnalisée et revisitée selon de nouvelles sources d'inspiration au fil des années, pour recréer une version unique et élégante à chaque fois. Le chino « Gurkha », ceinturé et à pinces, par exemple, ressemble à s'y méprendre à l'original d'inspiration indo-militaire. Les pantalons chino militaires américains, quant à eux, sont passés du modèle réglementaire au sportswear civil après la guerre hispano-américaine. Il y a aussi les modèles workwear traditionnels, dotés de boutons rivetés résistants et de détails appartenant à l'univers des charpentiers. Les chinos peuvent être dotés de pinces doubles généreuses ou peuvent être droits et sans pinces. Certains sont tissés dans des sergés lourds et rustiques avec une piqûre double, à porter avec des bottes workwear ; d'autres ont un tissage plus fin avec une piqûre simple et s'accompagnent plutôt d'une paire de mocassins penny loafer. Chaque modèle a une provenance vintage unique et chacun répond à un usage différent.